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Projet Armement

Allégories

Allégorie de l'Amérique (détail du pistolet à silex de marine)

L'AMERIQUE : 

Les images des quatre continents semblent apparaître avec la découverte de l’Amérique. En 1564, un tableau intitulé Le Théâtre du Monde représente l'Europe, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique dans le costume de quatre Impératrices. Dès lors, l’image des quatre parties du monde est massivement employées dans les arts.
Les descriptions des explorateurs fournissent aux Européens les éléments nécessaires à la création des premières images de l'Indien américain. Dès les premières décennies du XVIe siècle, les dessinateurs, historiens et naturalistes rapportent de nombreux documents concernant les hommes, la faune et la flore du Nouveau Monde, qui servent de base à la création de l'allégorie de l'Amérique. L'image du sauvage américain répond d'abord à trois caractéristiques : la nudité, les plumes et le cannibalisme. Pour doter d'attributs les quatre parties du monde, le chevalier Cesare Ripa publie en 1603 une Iconologia dans laquelle il liste plusieurs personnifications. Traduite en plusieurs langues, elle est réimprimée jusqu'en 1764 et reste en vigueur jusqu'au XIXe siècle.

Ripa dépeint l'Amérique comme une femme nue, à peine couverte d'une écharpe, coiffée de plumes et parée d'une longue chevelure relevée en chignon. Elle porte un carquois et tient d'une main une flèche et de l'autre un arc. À ses pieds gisent une tête humaine percée d'une flèche et un alligator miniaturisé. La guerre d’Indépendance américaine (1775 – 1783) bouleverse la représentation de l'allégorie de l'Amérique. Toujours coiffée de plumes, elle porte désormais le bonnet de la Liberté planté au bout d'un bâton. Le bonnet devient à lui seul l'emblème de l'indépendance sur les médailles et les monnaies émises par les Etats-Unis. Le XVIIIe siècle admire également l'Amérique pour ses richesses. Parée de bijoux, l'allégorie de l’Amérique est vêtue d'une jupe de plumes et sa figure est régulièrement employée dans les arts décoratifs. Les quatre continents participent en effet d'une esthétique décorative : ils sont peints, sculptés, gravés, brodés, tissés ou encore imprimés, et sont présents sur les frontispices des atlas, des recueils de costumes, des livres d'histoire naturelle, sur les décors de plafond, de dessus de porte, de boiseries, de porcelaine et d'orfèvrerie.

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LES VERTUS :

Elles sont réparties en deux groupes : les vertus cardinales (le courage ou la force, la prudence, la tempérance et la justice) et les vertus théologales (l’espérance, la charité et la foi). Les vertus cardinales viennent des philosophies aristotélicienne, platonicienne et socratique, et font référence à des qualités pouvant être acquises en suivant la doctrine évangélique. Les vertus théologales seraient quant à elles directement données par Dieu.

La Charité :

La Charité est l’une des trois vertus théologales et est souvent représentée accompagnée d’un enfant (dans le rôle de mère nourricière), allaitant ou distribuant du pain par exemple (comme c’est le cas sur la fusée de la dague de chasse en os), tenant un cœur enflammé, ou avec une flamme sur sa tête. La couleur qui lui est souvent associée est le rouge.

L’Espérance :

Cette vertu théologale est souvent représentée avec une couronne de fleurs, ou bien tenant une ancre. La couleur associée à cette vertu est le vert.

Allégorie de la Justice (dague de chasse)

La Justice :

Vertu cardinale, la Justice a pour attributs traditionnels la balance, symbole de l'équilibre, et l'épée dépourvu de fourreau qui fait référence au châtiment mais aussi au combat contre l'injustice. L'épée, devenue un glaive à l'époque romaine avant de redevenir une épée au Moyen Age, vient de l'iconographie de Némésis, déesse de la Vengeance, avare des tributs qui lui sont dus (allusion à l'aspect répressif). La lame à double tranchant évoque l'impartialité.

Allégorie de la Prudence (détail du pistolet à silex de marine)

La Prudence 

La Prudence est l'une des quatre vertus cardinales. Elles sont définies dès le IVe siècle avant J. – C. par Platon qui distingue la Prudence, le Courage, la Tempérance et la Justice. Ces concepts philosophiques sont ensuite repris par les Pères de l'Eglise puis par saint Thomas d'Aquin et deviennent des vertus chrétiennes, dont proviennent toutes les autres ; elles sont obtenues par la conformation à la doctrine évangélique. La Prudence est la première des vertus pour saint Thomas d'Aquin. Elle est figurée sous les traits d'une femme dotée d'un serpent et d'un miroir. La présence du serpent fait allusion à un verset de l'Evangile selon saint Matthieu, dans lequel l'animal est doté de cette vertu : « Soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes » (Matthieu, X, 16). Le miroir, quant à lui, avertit de la vanité des plaisirs terrestres et symbolise l'examen de conscience qui doit présider à toute action.

Textes : Manon JAMAIN, Morgane LEBLANC, Gaëlle PERON, Julien BIDAULT et Jean-Yves CHEVRE-BALEIGE