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Projet Armement

Bestiaire

Détail du pommeau (épée de général de brigade)

AIGLE : 

L'aigle est, depuis l'Antiquité, porteur de significations liées à la puissance et à la victoire. Symbole du pouvoir, ce rapace joue un rôle important dans les productions de l'art dès l'Antiquité. Il est utilisé par les Perses, les Grecs, les Romains, et placé près des monuments à Jupiter, sur les colonnes antonine, trajane, les arcs de triomphes, les monuments romains et les places publiques. Tenant un foudre dans ses serres, il est associé à la puissance de Jupiter. Un aigle est alors situé sur les monuments dédiés au dieu ou placé dans sa main droite.
À partir du règne de Marius, l'aigle en or, en argent ou en bronze surmontant une hampe constitue l'emblème de l'Empire romain. L'Aigle impériale – le terme aigle est féminin en héraldique –, se reconnaît au foudre qu'elle tient dans ses serres, ou à la couronne de chêne ou de laurier qui l'accompagne. Elle est le symbole du courage, du pouvoir souverain et de la majesté. L'Aigle est également choisie comme emblème par Napoléon Ier. Figurée debout, les ailes partiellement déployées, l'Aigle napoléonienne s'inspire de l'aigle carolingienne et permet à l'empereur de se présenter en successeur de cette dynastie. Les armes de l’empereur présentent donc une Aigle et un foudre dorés, d’après le décret du 10 juillet 1804. Le lendemain du Sacre, l'Aigle est placée au sommet de la hampe de tous les drapeaux et étendards des armées.
L'aigle bicéphale, qui présente deux têtes opposées, apparaît comme emblème héraldique au XVe siècle. Elle devient le signe du Saint-Empire romain germanique et figure également dans les armoiries des empires de Russie, d'Allemagne, et d'Autriche.

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Chien (platine)

CHIEN : 

Dans la mythologie, le chien est l'un des attributs de Diane, déesse de la chasse, et d'autres chasseurs comme Adonis, Céphale et Actéon. Un épisode fréquemment représenté est celui où le jeune Actéon est métamorphosé en cerf et dévoré par ses propres chiens pour avoir osé observer Diane et ses nymphes au bain.
Dans l'Antiquité, le chien est également représenté dans la maison de son maître. Il participe à la vie du foyer et les artistes le montrent sous la table des maîtres, dans un banquet ou dans une scène de la vie quotidienne. Le chien est le gardien et le protecteur de la famille et des biens de son maître. Le chien possède en effet le plus souvent une image positive, liée à la notion de fidélité. C'est notamment cette signification qui prédomine sur les pierres tombales médiévales. Dans l'iconographie religieuse, le chien accompagne parfois Tobie et Gabriel. Il est également présent dans les représentations de la nativité, de l'adoration des bergers, et du voyage de l'adoration des rois mages. En revanche, le chien possède une signification négative dans les représentations de la Cène : il y figure aux pieds de Judas ou affrontant un chat, devenant ainsi une allégorie du désaccord. Dans l'iconographie profane, le chien est un fidèle ami de l'homme, notamment dans les portraits. On le rencontre régulièrement sur les portraits de femmes, où il représente la fidélité conjugale. À ce titre, il devient un attribut de la veuve. Dans la représentation des cinq sens, le chien est aussi associé à la vigilance, à la patience et à l'odorat. Le chien est aussi le terme donné au percuteur des armes à silex en raison de sa forme et de ses mâchoires.

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Contre-platine (détail du pistolet à percussion civil)

MONSTRES MARINS : 

La mer et les océans apparaissent comme un monde d'inquiétude pour les hommes. Leur immensité donne naissance à de nombreux monstres. La mer est l'univers du gigantisme où vivent des créatures tels que les serpents de mer, les baleines, les poulpes géants, les licornes de mer, les vaches marines ou encore les poissons à tête de rhinocéros. Apparus dès l'Antiquité, ces monstres – comme le Krachen – se maintiennent aux époques suivantes et s'enrichissent de nouveaux récits. La cartographie se manifeste comme l'un des témoins privilégiés de cet imaginaire. Dès le Moyen Age, les premières cartes peuplent les mers d'animaux monstrueux. Malgré les progrès de la navigation, la hantise des mers et monstres marins se maintient à la Renaissance. Durant cette période, la partie nord de l'océan Atlantique continue d'effrayer les marins : les fonds marins étant imperceptibles, ce qui se passe en mer semble d'autant plus effrayant qu'on ne peut l'expliquer. Et sur les cartes, les monstres marins comblent les vides des territoires inexplorés. Au XIXe siècle, alors que la presse à grand tirage se multiplie, les journaux rapportent les mésaventures de navigateurs rencontrant serpents de mer ou baleines.
Ces monstres sont la déformation d'animaux encore peu connus ou directement issus de l'imagination. Ils ne s'effacent qu'avec le progrès du rationalisme scientifique. Les représentations de ces animaux naissent ainsi de créatures bien réelles, mais le plus souvent mal perçues et mal interprétées. On retrouve de nombreuses figures de monstres dans l'ornementation maniériste de la Renaissance, où les figures les plus curieuses agrémentent l'argenterie et le mobilier.

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Chien (détail du pistolet à percussion civil)

LION : 

Le lion est considéré comme un symbole de force et de fierté. Il figure dans l'iconographie sacrée et profane avec des significations ambivalentes. Dans l'iconographie religieuse, le lion est une représentation du Christ. En effet, on pense dans l'Antiquité que la lionne met bas des petits mort-nés. Ils demeureraient ainsi pendant trois jours jusqu'à ce que le lion leur donne vie en soufflant sur leur museau : ce phénomène est interprété comme un symbole de la résurrection du Christ. En ce qui concerne l'iconographie profane, les bestiaires médiévaux soulignent les nombreuses qualités du lion. Au Moyen Age, le lion devient l'attribut du courage. Il figure ainsi aux pieds des gisants dans les tombeaux. Et par extension, il devient un attribut de la vertu cardinale de la force. À l'époque médiévale, le lion est aussi un symbole de la justice, de l'orgueil et de la colère. Le lion devient également l'un des attributs de la figure allégorique de l'Afrique dans la représentation des quatre parties du monde.

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Taillant de la hache d'armes d'apparat

SCÈNES DE CHASSE : 

La chasse, qui compte parmi les activités fondamentales de l'homme, est l'un des premiers sujets traités dans l'histoire de la peinture. Dans le domaine de la sculpture, l'Antiquité fait une large place à Diane, déesse de la chasse. Et le thème de la chasse au sanglier figure de manière fréquente sur les mosaïques antiques. Le Moyen Age introduit la chasse dans la littérature et dans le même temps, dans l'art de la gravure et de l'enluminure : Le Livre de la chasse de Gaston Phébus (1389), Le Livre de chasse du roy Modus et de la royne Racio (1375) sont autant célèbres pour leurs textes que pour leurs miniatures.
La Renaissance confirme la place majeure de la chasse dans l'art. Les estampes et les tapisseries à sujet cynégétique ainsi que les portraits en costume de chasse se répandent à partir du XVIe siècle. La chasse apparaît en effet comme le passe-temps princier par excellence : elle est un loisir aussi raffiné que codifié. Les chasses à courre ou au vol ont notamment la faveur de la monarchie dès le règne de François Ier. De fait, la peinture cynégétique occupe une place importante dans les goûts princiers. Ce thème très vaste explore de multiples scènes : trophées, chiens gardant du gibier, portraits de chiens de meute ou encore combats de chiens face à leur proie. Représenter une scène de chasse consiste à montrer des animaux dans des attitudes prises sur le vif. La peinture cynégétique constitue ainsi en une mise en lumière de l'animal, dans des scènes qui se déroulent le plus souvent à l'orée d'un bois. Toutefois, la scène de chasse ne relève pas uniquement de la peinture animalière. Elle permet également la représentation de paysages ou de portraits de groupe.

Textes : Manon JAMAIN, Morgane LEBLANC, Gaëlle PERON, Julien BIDAULT et Jean-Yves CHEVRE-BALEIGE