Notice
Cette hache d'armes d'apparat est de facture ottomane. Quoique récolté à Pékin en 1860 par Jean-Christophe Gon (1814-1883), capitaine du génie, l'objet se rapproche de la typologie des haches d'apparat de l'Empire Ottoman, un type courant au XVIIIe et au XIXe siècles.
Les motifs de fleurons qui courent le long du taillant ainsi que les entrelacs végétaux damasquinés sur la hampe, dont la partie réservée à la prise en main est recouverte de velours, sont caractéristiques de l'art ottoman, de même que l'inscription en arabe.
L'une des faces du taillant est ornée d'une scène évoquant l'histoire de Tamerlan ou Timur-Lang (1336-1405), célèbre pour ses conquêtes en Asie centrale et occidentale. Souverain de l'Ouzbékistan, sa capitale, Samarcande, était l'un des points de passage incontournables de la route de la Soie, vecteur important des échanges commerciaux avec la Chine et l'Inde. L'autre face du taillant est d'inspiration grecque, comme l'atteste la figure d'Artémis accompagnée d'Eros, gage des influences étonnantes du répertoire mythologique de la Grèce, alors sous domination ottomane.
Cette hache d'armes, symbole de la dignité de son propriétaire, témoigne des échanges et des importations entre la Chine et l'Empire Ottoman, y compris ici probablement à titre diplomatique.
Manon JAMAIN
Références :
- COLLECTIF. Asie centrale. Transferts culturels le long de la route de la soie. Paris : Vendémiaire, 2016.
- RIOUX, Jean-Paul. Tamerlan. Paris : Fayard, 1991.
- GROUSSET, René. L'Empire des steppes, Attila, Gengis-Kahn, Tamerlan. Paris : Payot, 1965 (4e édition).