Notice
Cette poire à poudre constitue un objet particulièrement prestigieux au vu des matériaux employés : ivoire, argent, et écaille de tortue. Comme souvent, la poire à poudre constitue un véritable insigne de statut et de richesse. Cependant, malgré la préciosité des matériaux, l'usure de l'ivoire et l'oxydation des métaux sont la preuve d'un usage régulier, probablement dans un contexte cynégétique.
Bien qu'issue de l'aire ottomane, la forme générale de cette poire à poudre étonne en raison de sa forte ressemblance avec les productions européennes de l'époque. Si l'influence de l'Orient est facilement décelable et bien étudiée dans les productions occidentales, le phénomène inverse, moins connu, existait également comme le prouve cet objet.
Le décor de rinceaux incrustés ornant la poire, est lui, en revanche, typiquement oriental. Au dela de cet indicateur stylistique, il faut aussi prendre en compte l'histoire de cette poire à poudre en tant qu'objet de collection : en effet, son appartenance à l'ancienne collection Marie-Augustine Goy – Charles Piet-Lataudrie peut nous permettre de déterminer qu'il s'agit bien là d'une production orientale, cette collection contenant d'autres armes de prestige issues de l'aire ottomane et dont certaines sont également présentées dans cette exposition.
Jean-Yves CHEVRE-BALEIGE
Référence :
- RICE, David Talbot. L'Art de l'Islam. Paris : Thames & Hudson, 1994.